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Sur l'importance de ne pas se couper de la douleur

Avoir mal, ressentir la douleur, à part être super désagréable, à quoi ça sert?

Contrairement à ce que nous avons tous plus ou moins appris implicitement à travers notre culture et certaines de nos traditions religieuses: Souffrir ne nous rend pas meilleurs, ni plus méritants.

La douleur ne nous rend ni plus forts, ni plus glorieux, ni plus résistants! Souffrir trop longtemps est même dangereux car à force de nous en protéger en la refusant, la douleur macère, s'étend jusqu'à atteindre nos tissus et nos cellules, nos mémoires et nos comportements jusqu'à devenir une vraie bombe à retardement.

Comme rien n'est laissé au hasard dans cette machine naturelle incroyablement sophistiquée qu'est l'être humain, la douleur a une fonction vitale: celle de nous avertir que quelque chose ne va pas. Le rôle de la douleur est donc de nous aider à reconnaitre un danger potentiel afin de nous en extraire. C'est la douleur ressentie de la peau de ma main qui brûle lorsque je la pose sur une plaque électrique allumée, qui me permet de sauver ma main en la retirant du danger. Si je me coupe de cette sensation désagréable par crainte d' en souffrir, c'est ma main que je perds...!


Souvent vécu à tort comme une injuste punition, quand la douleur nous couche, elle nous met "au tapis". Nous obligeant ainsi à ressortir et examiner d'un peu plus près tout ce qu'on avait soigneusement enfouis dessous, parfois même pendant des années, dans l'espoir de voir tout ce qui ne nous plait pas disparaitre...Parce que c'est comme ça qu'on fait. C'est ce qu'on nous a appris...

La seule raison d’être de la douleur est donc de nous montrer de qui, de quoi, de quelle situation, de quelles pensées parfois ou comportements nous devons nous extraire pour protéger notre vie et/ou notre corps.

Pourtant, à défaut d'avoir reçu le mode d'emploi, lorsque quelque chose nous fait mal, nous ne nous écartons pas de la source du danger, nous nous écartons de la douleur qui nous l'indique! Lorsque nous nous sentons envahis, trahis, abusés, humiliés, maltraités, insultés, ignorés ou que nous souffrons physiquement, la plupart du temps, nous ravalons tout ça dans un "même pas mal" à peine conscient que nous prononçons intérieurement. C'est ainsi que nous nions ce qui nous fait mal, en le refoulant, c'est-à-dire en balayant la sensation désagréable sous le tapis en espérant la voir disparaitre... C'est instinctif. La douleur est perçue comme étant le danger alors qu'elle est justement là pour nous l'éviter!!!


Des exemples?

Partant du principe qu'une douleur physique, qu'elle quelle soit, est toujours le signal de quelque chose qui est mal passé, que nous avons mal compris, mal interprété ou mal digéré, ou qu'un de nos besoins fondamentaux n'a pas été respecté, la douleur nous invite à entrer toujours plus près, au coeur de notre intériorité:

-Une douleur liée à une relation par exemple nous informe que cette relation ou situation n'est pas bénéfique pour nous ou bien que certains ajustements dans cette relation ou cette situation sont nécessaires.

-une douleur physique liée à un accident nous révèlera la souffrance que nous avons cherché à éviter en voulant trop forcer, ou que nous sommes allés trop vite, ou encore que nous n'avons pas pris le temps dont notre corps avait besoin pour se reposer et se recharger...


Paradoxalement, oser accueillir, consentir physiquement - quand c'est possible!- à sentir ce qui nous fait mal au moment où la douleur est là est la meilleure façon de souffrir de moins en moins!


Le seul moyen de nous libérer d’une douleur, c’est de la ressentir pleinement lorsqu’elle est là. Pas par masochisme, mais simplement pour agir de façon adaptée, c'est-à-dire en nous éloignant de ce qui nous fait mal.

La nier ou la minimiser est le meilleur moyen de garder, d’entretenir et de rendre une douleur dangereuse. Car non seulement elle ne partira pas, mais en plus, elle risquera de s’emplifier jusqu’à devenir une bombe à retardement aux conséquences irréversibles.


L’autre risque que l’on court en niant la douleur en nous, c’est de nous insensibiliser. Perdre notre capacité à sentir et ressentir, c'est perdre notre gouvernail et notre boussole et se retrouver privés de nos meilleurs outils pour protéger efficacement nos vies.


Quand on comprend que notre sensibilité et nos émotions (cerveau limbique) correspondent à la part protectrice de notre système, responsable de notre survie, nous comprenons à quel point il est absolument vital de continuer à ressentir les choses, y compris les choses désagréables. Notre sensibilité, c’est ce qui nous humanise, nous rend empathiques et authentiques, et c’est aussi notre radar, car c’est grâce à elle que nous pouvons « sentir » le danger, l’inconfort, la mauvaise décision…Comment nous diriger dans l'existence sans cette si précieuse fonctionnalité ?

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